
ERRANCE 780 | Performance musicale et photographique - Live
Errance : Action de marcher, voyager longtemps sans but précis…
780 : Longueur d’onde rouge maximum en nm visible à l’oeil nu, la suite se passe dans l’infrarouge…
Né de la convergence de nos parcours artistiques, ce projet est une aventure humaine dédiée à l'improvisation en musique et en photographie.
Errance 780 est un photo-concert expérimental de 60 minutes, où une performance musicale live interagit avec des séquences photographiques animées. Les musiciens suivant un fil rouge, développent une improvisation constante, influencée par les images projetées et des actions photographiques en direct (développement photographique, création d'effets visuels avec l'appareil photo).
Il en résulte une exploration sensorielle où images et sons s'affranchissent de leurs limites traditionnelles.
Avec :
Antoni Rossignol Ripert : Clavier/Machines
Antoine Paradoxant : Machines
Vinsz : Instrumentarium maison
Waki Stephane Paulin : Guitare
LucyY : Photographies (numériques, argentiques et autres procédés)/Projection
Pour en savoir plus...
- Interview à l'émission ArtyShow RDWA
- Extrait de: Intentionnalités - Déplacements / 01 / Textes / Hervé André – 2025www.herveandre.com
Festival Maelström – Errance 780 – Performance musicale et photographique
Montages images et interventions en direct: Lucyy (www.lucyy.fr)
Improvisations musicales: Antoni (synthétiseur), Antoine (synthétiseur), Vinsz (instruments fabriqués, effets), Waki (guitare,
pédalier d’effets) - La Forge – Die – Jeudi 30&31/01/2025 et 01/02/2025
Filmer l’apparition d’une image / à propos du travail de Lucyy
C'était et cela est à nouveau.
C'est là, vibrances, à chaque image, différentes, renouvellées, réapparues.
Recueil de durées compilées par sténopés posés dans des prés, aux flancs de montagnes, laissés à eux-mêmes dans de vastes étendues, ou au proche de quelque lieux objets choisis. Petites boîtes avec lentilles assemblées fonctionnellement, sortes de sculptures à l'état brut, dispositifs bricolés pour l’enregistrement des lueurs, à peine abritées des intempéries sous une pierre, un auvent de fortune, laissées là, quelquefois jusqu'à l'oubli, contenants protecteurs de feuilles de papier sensible, qui se chargeront peu à peu, par lente imprégnation, de reflets, d'échos, de vibrances, de fréquences, de passages, à révéler, à fixer, plus tard, quelquefois bien plus tard, sans retards, ni précipitations, au-delà des agitations.
Ce qui est remarquable c'est l'amplitude, entre, d'une part, la décision ferme qui consiste à créer et recréer le dispositif photographique, l’appareillage permettant d'enregistrer des états de la lumière, la fabrication à partir de recettes plus ou moins désinvoltes ou expérimentales des produits nécessaires aux opérations de révélation des images, et, d'autre part, une singulière passivité, une absence affirmée au moment des prises de vues. Pas de prises, rien de volontaire, semble-t-il, pas de choix, pas de contrôles, pas de déclenchements, un effacement du geste, pour laisser la nature et ses dynamiques,faire.
Plus tard, assembler ce qui a été révélé, fixé, scanné, numérisé, monter les images sous forme d’images projetables, un film alors; des fragments de films qui relèvent du genre de l'essai plastique. Puis, projeter les montages associés à une bande son improvisée par des musiciens attentifs aux mouvements, épousant les flux en direct, et/ou ajouter des sons circonstanciés, des prises de sons en situation, à l’apparition des images ou à leurs fixités brassées, superposées, renversées, additionnées, décadréees, recadrées, puis, encore, révéler d’une révélation seconde des combinaisons, des fusions inédites d'états de nature. Ajouter à cet ensemble abondant d’actes des interventions en direct, des manipulations d’objets éclairés sous une mini-caméra mobile, images intégrées simultanément à la projection en cours, réalisées sur une scène, un petit théâtre, installé dans le public dans lequel Lucyy agit. Eclats de reflets, objets-écrans réflecteurs, mouvements, reprojections, mises en abyme de l’acte photographique et de l’acte cinématographique.
Montrer les temps, les flottements, les successifs états de l'apparition d'une image, étirer les durées des diverses opérations tant et tant que l’opération du tirage se place d'emblée dans le lieu d'un songe, déplaçant le sens, déjouant longuement la fixité des ressemblances, laissant jouer les projections intimes, les écarts d’interprétations. Une feuille de papier sensible, dans un bac contenant du révélateur, mûe par des gestes, ceux du tirage photographique, connus, repérés... soudain, ici, tout ce qui reléve du dévellopement d’une photo, apparaît neuf.
Cet écran mouvant qui flotte et tourne sur lui-même dans le révélateur, de quel vide s’anime-t-il?