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Errance 780 – performance musicale et photographique

ERRANCE 780 | Performance musicale et photographique - Live

 

Errance : Action de marcher, voyager longtemps sans but précis…

780 : Longueur d’onde rouge maximum en nm visible à l’oeil nu, la suite se passe dans l’infrarouge…

 

Adeptes de l'improvisation, que ce soit dans la musique ou la photographie, ce projet est une rencontre humaine où la création d'un photo-concert expérimental a fait sens dans nos chemins artistiques respectifs.

Sous forme de projection musicale en live, différents tableaux photographiques en mouvement.

Les musiciens suivent un fil rouge tout en étant en situation de jam, où l'improvisation prend place au fur et à mesure des images projetées et des interactions avec les parties live photographiques (développement en direct d'une photographie, utilisation de l'appareil photo en tant qu'objet pour créer des rendus visuels graphiques).

Pendant 60 min se déroule une rencontre visuelle et musicale, entre des images photographiques sorties de leur cadre et des sons explorés.

 

Avec :

Anthony Rossignol Ripper : Clavier/Machines

Antoine Paradoxant : Machines

Vinsz : Instrumentarium maison

Waki : Guitare

Lucyy : Photographies (numériques, argentiques et autres procédés)/Projection

 

Dates

30-31 janvier et 01 février 2025 - festival maelstrom - Die

20 Juin 2024 - Barnave

 

 

Extrait de: Intentionnalités - Déplacements / 01 / Textes / Hervé André – 2025

 

Festival Maelström – Errance 780 – Performance musicale et photographique
Montages images et interventions en direct: Lucyy (www.lucyy.fr)
Improvisations musicales: Antoni (synthétiseur), Antoine (synthétiseur), Vinsz (instruments fabriqués, effets), Waki (guitare,
pédalier d’effets) - La Forge – Die – Jeudi 30&31/01/2025 et 01/02/2025
Filmer l’apparition d’une image / à propos du travail de Lucyy

C'était et cela est à nouveau.
C'est là, vibrances, à chaque image, différentes, renouvellées, réapparues.
Recueil de durées compilées par sténopés posés dans des prés, aux flancs de montagnes, laissés à eux-mêmes dans de vastes étendues, ou au proche de quelque lieux objets choisis. Petites boîtes avec lentilles assemblées fonctionnellement, sortes de sculptures à l'état brut, dispositifs bricolés pour l’enregistrement des lueurs, à peine abritées des intempéries sous une pierre, un auvent de fortune, laissées là, quelquefois jusqu'à l'oubli, contenants protecteurs de feuilles de papier sensible, qui se chargeront peu à peu, par lente imprégnation, de reflets, d'échos, de vibrances, de fréquences, de passages, à révéler, à fixer, plus tard, quelquefois bien plus tard, sans retards, ni précipitations, au-delà des agitations.
Ce qui est remarquable c'est l'amplitude, entre, d'une part, la décision ferme qui consiste à créer et recréer le dispositif photographique, l’appareillage permettant d'enregistrer des états de la lumière, la fabrication à partir de recettes plus ou moins désinvoltes ou expérimentales des produits nécessaires aux opérations de révélation des images, et, d'autre part, une singulière passivité, une absence affirmée au moment des prises de vues. Pas de prises, rien de volontaire, semble-t-il, pas de choix, pas de contrôles, pas de déclenchements, un effacement du geste, pour laisser la nature et ses dynamiques,faire.

Plus tard, assembler ce qui a été révélé, fixé, scanné, numérisé, monter les images sous forme d’images projetables, un film alors; des fragments de films qui relèvent du genre de l'essai plastique. Puis, projeter les montages associés à une bande son improvisée par des musiciens attentifs aux mouvements, épousant les flux en direct, et/ou ajouter des sons circonstanciés, des prises de sons en situation, à l’apparition des images ou à leurs fixités brassées, superposées, renversées, additionnées, décadréees, recadrées, puis, encore, révéler d’une révélation seconde des combinaisons, des fusions inédites d'états de nature. Ajouter à cet ensemble abondant d’actes des interventions en direct, des manipulations d’objets éclairés sous une mini-caméra mobile, images intégrées simultanément à la projection en cours, réalisées sur une scène, un petit théâtre, installé dans le public dans lequel Lucyy agit. Eclats de reflets, objets-écrans réflecteurs, mouvements, reprojections, mises en abyme de l’acte photographique et de l’acte cinématographique.

Montrer les temps, les flottements, les successifs états de l'apparition d'une image, étirer les durées des diverses opérations tant et tant que l’opération du tirage se place d'emblée dans le lieu d'un songe, déplaçant le sens, déjouant longuement la fixité des ressemblances, laissant jouer les projections intimes, les écarts d’interprétations. Une feuille de papier sensible, dans un bac contenant du révélateur, mûe par des gestes, ceux du tirage photographique, connus, repérés... soudain, ici, tout ce qui reléve du dévellopement d’une photo, apparaît neuf.

Cet écran mouvant qui flotte et tourne sur lui-même dans le révélateur, de quel vide s’anime-t-il?